jeudi 20 décembre 2007

Second ou deuxième ?

Call me the second one…Selon l'académie française, pendant longtemps second a été la forme la plus courante, et certains grammairiens prétendaient réserver l’usage de deuxième aux cas où la série comprenait plus de deux éléments ; lorsque l’emploi de second s’est fait plus rare, on a voulu le réduire aux cas où la série ne comprend que deux éléments.

Aujourd'hui, en cours lors d'un apparté constructif, j'ai effectivement appris que second ne s'employait que lorsque le troisième était inexistant. Il devenait donc impossible de doubler le second, excepté si l'on était premier et qu'on venait de lui prendre un tour.
Et cette phrase culte du film The Mask : Petit, tu es doué, très doué... Mais tant que je serais dans ce métier, tu ne seras jamais que le second. qui devenait alors : Petit, tu es doué, très doué... Mais tant que je serais dans ce métier, tu ne seras jamais que le deuxième. Tout de suite, ça n'a plus le même attrait, la même consonnance…

Et pourtant…
Littré, déjà, contestait cette distinction qui jamais ne s’est imposée dans l’usage, même chez les meilleurs auteurs. L’unique différence d’emploi effective entre deuxième et second est que second appartient aujourd’hui à la langue soignée, et que seul deuxième entre dans la formation des ordinaux complexes (vingt-deuxième, etc.).

Ouf ! Merci la langue française de me sortir ce cet embarras, j'ai bien cru que je n'allais pas en dormir de la nuit. Pour la peine, le second commentaire de cet article aura droit à… toute ma gratitude.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

ah que de complexifications nous impose la langue française! Ne pourrait-on pas simplement avoir le choix de s'exprimer comme on l'entend?
Merci tout de même pour ces précisions Tipunk et je te souhaite de réussir ton master!
LN

Unknown a dit…

Merci LN pour ton commentaire.
Oui, effectivement la langue française est complexe, mais c'est tellement beau et agréable de lire un texte soigné, sans fautes, avec des richesses d'expression et de langage. Notre langue française est bien fournie, ce qui fait d'ailleurs l'admiration de bien des pays. Elle représente une identité que d'autres nous envient.
Malheureusement, cette identité se perd beaucoup dans la disparition de termes riches, tout particulièrement lors d'envois de sms, de mails, de commentaires web, ... Je ne sais pas pour toi, mais pour ma part je le déplore. Je te citerai comme exemple la perte progressive de la négation "ne" dans les expression du type "ne...pas". Une phrase bien construite permet de faire passer un message tel qu'on veut l'émettre de manière qu'elle soit comprise telle qu'on veut qu'elle soit comprise.

Comme le disent Denis et Isabelle Hey dans la chanson "Pas d'accord ?" (mais surtout comme me l'a appris mon prof de com' de licence, ou de DUT je ne sais plus) :

Entre ce que je pense
Et ce que je veux dire
Ce que je crois dire
Et ce que je dis
Ce que tu veux entendre
Ce que tu entends
Ce que tu penses comprendre
Ce que tu veux comprendre
Et enfin, et enfin, ce que tu comprends
Il y a neuf possibilités de ne pas se mettre d'accord
Il y a neuf probabilités de ne pas s’entendre.

Entre ce que tu penses
Et ce que tu veux dire
Ce que tu crois dire
Et ce que tu dis
Ce que je veux entendre
Et ce que j’entends
Ce que je pense comprendre
Ce que je veux comprendre
Et enfin, et enfin, ce que je comprends
Il y a neuf possibilités de ne pas se mettre d'accord
Il y a neuf probabilités de ne pas s’entendre.

Mais il y a une possibilité
Pourtant de se mettre d'accord,
Toujours une probabilité de pouvoir s’entendre.

© 2000. Paroles & musique : Denis & Isabelle HEY